Este ensayo presenta una aproximación al “fútbol indígena” boliviano, aportando indicios e hipótesis acerca del lugar que ocupa el deporte en los procesos de colonialidad y descolonización. Basándonos en la teoría del “control cultural” y utilizando fuentes secundarias, estudiamos cómo a lo largo de aproximadamente un siglo, el fútbol ha arraigado como “cultura apropiada” entre las comunidades y los movimientos indígenas aimara y cocalero en Bolivia. Mostraremos cómo, en ese devenir, el “fútbol indígena” ha servido para múltiples propósitos: fortalecer las identidades locales, expresar pertenencia a la nación, organizar sindicatos, formar líderes y redes indígenas, resistir al embate de las dictaduras, oponerse a las políticas neoliberales, promover políticas de integración nacional y apuntalar un proyecto indianista de oposición.
Cet essai présente une approche du “football indigène” bolivien, en suggérant des pistes et des hypothèses à propos de la place qu'occupe le sport dans les processus de colonialité et de décolonisation. Partant de la théorie du “contrôle culturel” et utilisant des sources secondaires, nous nous penchons sur la façon dont, au long d'environ un siècle, le football s'est ancré, enraciné, comme une “culture propre” parmi les communautés et les mouvements indigènes Aymara et Cocalero en Bolivie. Nous mettrons en lumière la façon dont, au fil du temps, le “football indigène” a servi de multiples objectifs: renforcer les identités locales, exprimer l'appartenance à la nation, organiser des syndicats, former des leaders et des réseaux indigènes, résister au choc des dictatures, s'opposer aux politiques néolibérales, promouvoir des politiques d'intégration nationale et ouvrir la voie à un projet indianiste d'opposition.
This article examines Bolivian “indigenous football”, presenting evidence and hypotheses concerning its role within sport and the processes of coloniality and decolonisation. Based on the “cultural control” theory and using secondary sources, it investigates how, during the course of approximately one century, football has become established as an “appropriated culture” in Aymara and Cocalero communities and indigenous movements in Bolivia. It also demonstrates how, as part of this process, “indigenous football” has served many purposes: reinforcement of local identities, expression of a sense of belonging to a nation, trade union organization, training for leaders and indigenous networks, resistance to the onslaughts of dictatorships, opposition to neoliberal policies, promotion of policies for national integration, and essential support for the Indian opposition campaign.