OBJECTIF: L'étude avait pour but de quantifier l'effet des facteurs de risque de mortalité infanto-juvénile dans un contexte rural typique d'Afrique subsaharienne. MÉTHODES: Nous avons effectué une analyse de survie chez les enfants d'une population couverte par un système de surveillance démographique de 1992 à 1999, en utilisant les données de ce système pour 39 villages situés autour de Nouna, dans l'ouest du Burkina Faso. La population totale de la zone d'étude s'élevait à environ 30 000 personnes. Tous les enfants nés vivants pendant la période du 1er janvier 1993 au 31 décembre 1999 dans cette zone (n = 10 122) et suivis jusqu'au 31 décembre 1999 ont été inclus dans l'étude. La variable considérée était la mortalité toutes causes confondues chez l'enfant. RÉSULTATS: Au cours de la période d'observation, 1340 décès ont été enregistrés. L'utilisation d'un modèle de Cox pour obtenir une estimation simultanée du risque relatif associé à chaque facteur a montré que les facteurs de risque de mortalité les plus importants étaient la mort de la mère et le fait d'être issu d'une naissance gémellaire. Dans les deux cas, le risque était plus prononcé pendant la première enfance. Parmi les autres facteurs associés à la mortalité figuraient l'âge de la mère, l'intervalle entre les naissances, la saison de naissance, le village, le groupe ethnique et la distance au centre de santé le plus proche. On a enfin observé une diminution globale de la mortalité infanto-juvénile sur la période 1993-1999. CONCLUSION: L'étude confirme la multiplicité des causes de décès chez l'enfant dans les régions rurales d'Afrique de l'Ouest pendant les années 1990 et la tendance générale, déjà observée dans d'autres études, à une diminution de la mortalité infanto-juvénile dans ces populations. La corrélation observée montre qu'une analyse multivariée serait nécessaire pour distinguer les effets individuels de chaque facteur de risque. Ces résultats illustrent la nécessité d'améliorer de façon plus complète les soins pré- et postnatals dans les régions rurales d'Afrique subsaharienne.
OBJETIVO: El objetivo del estudio fue cuantificar el efecto de los factores de riesgo de mortalidad en la niñez en un entorno rural típico del África subsahariana. MÉTODOS: Realizamos un análisis de supervivencia de los niños nacidos en una población sometida a vigilancia demográfica entre 1992 y 1999 basándonos en los datos de un sistema de vigilancia demográfica implantado en 39 aldeas cercanas a Nouna, en el oeste de Burkina Faso, con una población total de aproximadamente 30 000 habitantes. Se incluyó a todos los niños nacidos vivos durante el periodo del 1 de enero de 1993 al 31 de diciembre de 1999 en el área de estudio (n = 10 122) y sometidos a seguimiento hasta el 31 de diciembre de 1999. Como variable de resultado final se usó la mortalidad en la niñez por todas las causas. RESULTADOS: Durante el periodo de observación se registraron 1340 defunciones. En un modelo de regresión de Cox, una estimación simultánea de las tasas de riesgo mostró que los factores de riesgo de mortalidad más importantes eran la muerte de la madre y el hecho de ser gemelo. Para ambos, el riesgo era máximo durante la lactancia. Otros factores asociados a la mortalidad fueron la edad de la madre, el tiempo transcurrido desde el último parto, la época del año en que tuvo lugar el nacimiento, la aldea, el grupo étnico y la distancia al centro de salud más cercano. Por último, se produjo una disminución general de la mortalidad en la niñez a lo largo de los años 1993-1999. CONCLUSIÓN: El estudio respalda la idea de multicausalidad de las defunciones en la niñez en el África Occidental rural durante los años noventa, así como la tendencia general, observada en otros estudios, de disminución de la mortalidad en la niñez en esas poblaciones. La correlación observada entre los factores subraya la necesidad de realizar análisis multifactoriales para desimbricar los distintos efectos. Estos resultados ilustran la necesidad de una mejora más integrada de la atención prenatal y posnatal en el África subsahariana rural.
OBJECTIVE: The aim of the study was to quantify the effect of risk factors for childhood mortality in a typical rural setting in sub- Saharan Africa. METHODS: We performed a survival analysis of births within a population under demographic surveillance from 1992 to 1999 based on data from a demographic surveillance system in 39 villages around Nouna, western Burkina Faso, with a total population of about 30 000. All children born alive in the period 1 January 1993 to 31 December 1999 in the study area (n = 10 122) followed-up until 31 December 1999 were included. All-cause childhood mortality was used as outcome variable. FINDINGS: Within the observation time, 1340 deaths were recorded. In a Cox regression model a simultaneous estimation of hazard rate ratios showed death of the mother and being a twin as the strongest risk factors for mortality. For both, the risk was most pronounced in infancy. Further factors associated with mortality include age of the mother, birth spacing, season of birth, village, ethnic group, and distance to the nearest health centre. Finally, there was an overall decrease in childhood mortality over the years 1993-99. CONCLUSION: The study supports the multi-causation of childhood deaths in rural West Africa during the 1990s and supports the overall trend, as observed in other studies, of decreasing childhood mortality in these populations. The observed correlation between the factors highlights the need for multivariate analysis to disentangle the separate effects. These findings illustrate the need for more comprehensive improvement of prenatal and postnatal care in rural sub-Saharan Africa.