Health information systems (HIS) in emergencies face a double dilemma: the information necessary to understand and respond to humanitarian crises must be timely and detailed, whereas the circumstances of these crises makes it challenging to collect it. Building on the technical work of the Health Metrics Network on HIS and starting with a systemic definition of HIS in emergencies, this paper reviews the various data-collection platforms in these contexts, looking at their respective contributions to providing what humanitarian actors need to know to target their intervention to where the needs really are. Although reporting or sampling errors are unavoidable, it is important to identify them and acknowledge the limitations inherent in generalizing data that were collected in highly heterogeneous environments. To perform well in emergencies, HIS require integration and participation. In spite of notable efforts to coordinate data collection and dissemination practices among humanitarian agencies, it is noted that coordination on the ground depends on the strengths and presence of a lead agency, often WHO, and on the commitment of humanitarian agencies to investing resources in data production. Poorly integrated HIS generate fragmented, incomplete and often contradictory statistics, a situation that leads to a misuse of numbers with negative consequences on humanitarian interventions. As a means to avoid confusion regarding humanitarian health statistics, this paper stresses the importance of submitting statistics to a rigorous and coordinated auditing process prior to their publication. The audit trail should describe the various steps of the data production chains both technically and operationally, and indicate the limits and assumptions under which each number can be used. Finally emphasis is placed on the ethical obligation for humanitarian agencies to ensure that the necessary safeguards on data are in place to protect the confidentiality of victims and minority groups in politically sensitive contexts.
En las situaciones de emergencia los sistemas de información sanitaria (SIS) se encuentran ante un espinoso dilema: la información necesaria para comprender las crisis humanitarias y responder a ellas debe ser detallada y se debe obtener con rapidez, pero las circunstancias que rodean a esas crisis dificultan el acopio de información. Aprovechando los trabajos técnicos de la Red de Sanimetría sobre los SIS, y partiendo de una definición general de los SIS en las situaciones de emergencia, se examinan en este artículo las diversas plataformas de recopilación de datos empleadas en esos contextos, analizando sus respectivas contribuciones a los conocimientos que los agentes de asistencia humanitaria han de manejar para focalizar sus intervenciones en las necesidades reales. Aunque los errores de información o muestreo son inevitables, es importante identificarlos y reconocer las limitaciones inherentes a cualquier generalización de datos reunidos en entornos altamente heterogéneos. Para funcionar satisfactoriamente en las situaciones de emergencia, los SIS exigen integración y participación. A pesar de los notables esfuerzos desplegados para coordinar las prácticas de recopilación y difusión de datos entre los organismos humanitarios, se observa que la coordinación sobre el terreno depende de la presencia de un organismo principal, a menudo la OMS, de sus puntos fuertes, y de la determinación de los organismos humanitarios para invertir recursos en la producción de datos. Unos SIS mal integrados generan datos estadísticos fragmentados, incompletos y a menudo contradictorios, lo que lleva a usar indebidamente las cifras, con consecuencias negativas para las intervenciones humanitarias. Como medida para evitar la confusión en torno a los datos estadísticos sobre salud en los contextos de ayuda humanitaria, en este artículo se subraya la necesidad de someter las estadísticas a un proceso de verificación riguroso y coordinado antes de su publicación. En esa verificación retrospectiva se deben describir los diversos pasos de las cadenas de producción de datos, tanto técnica como operativamente, y se deben indicar las limitaciones de cada cifra y los supuestos con que tendrán que emplearse. Por último, se hace hincapié en que los organismos humanitarios tienen la obligación ética de garantizar la necesaria protección de los datos para asegurar la confidencialidad de las víctimas y los grupos minoritarios en los contextos políticamente delicados.
Dans les situations d'urgence, les systèmes d'information sanitaire (SIS) doivent faire face à un dilemme : les informations nécessaires pour comprendre les crises humanitaires et y répondre doivent être disponibles en temps utile et détaillées, alors que les conditions régnant pendant ces crises rendent extrêmement difficiles leur collecte. En s'appuyant sur le travail technique effectué par le Réseau de métrologie sanitaire sur les SIS et en partant d'une définition systémique de ces systèmes dans les situations d'urgence, le présent article passe en revue les diverses plateformes de collecte des données dans ce type de contexte. Il examine notamment ce que ces plateformes peuvent apporter en matière d'information sanitaire et permet ainsi aux acteurs humanitaires de mieux cibler leur intervention en fonction des besoins réels. Si les erreurs de notification de cas ou d'échantillonnage de population sont inévitables, il importe toutefois de les identifier et, par là même, de reconnaître les limites à la généralisation des données recueillies dans des environnements fortement hétérogènes. Pour être efficaces en situation d'urgence, les SIS exigent intégration et participation. Malgré des efforts notables pour coordonner la collecte des données et les méthodes de diffusion entre les organisations humanitaires, il est noté que la coordination sur le terrain dépend du poids et de la présence d'une organisation chef de file, souvent l'OMS, et de l'engagement financier des organisations humanitaires dans la production de données. Les SIS mal intégrés génèrent des statistiques fragmentaires, incomplètes et souvent contradictoires, d'où un mauvais usage des chiffres, ayant des conséquences négatives sur les interventions humanitaires. L'article souligne l'importance de soumettre les statistiques sanitaires dans le domaine humanitaire à un processus de vérification rigoureux et coordonné avant de les publier, en tant que moyen d'éviter la confusion à leur propos. Le protocole de vérification doit décrire les différentes étapes de la chaîne de production de telle ou telle donnée, tant sur le plan technique que fonctionnel, et indiquer les limites et les hypothèses dans le cadre desquels les chiffres sont utilisables. Enfin, l'accent doit être mis sur l'obligation éthique, pour les organisations humanitaires, de s'assurer de l'application de mesures de sécurité permettant de préserver la confidentialité des informations relatives aux victimes et aux minorités dans les contextes politiquement sensibles.