The biological and physical environment of the planet is changing at an unprecedented rate as a result of human activity, and these changes may have an enormous impact on human health. One of the goals of human development is to protect health in the face of rapid environmental change, but we often fail to do this. The aim in this paper is to distinguish between socioeconomic aspects of development that are likely to be protective and those that are likely to increase vulnerability (the capacity for loss resulting from environmental change). Examples include climate change in the Pacific. We conclude that protecting human health in a changing world requires us to take steps to minimize harmful change wherever possible, and at the same time to be prepared for surprises. The goals of mitigation (reducing or preventing change) and adaptation (response to change) are not mutually exclusive. In fact, steps to make populations more resilient in the face of change are often similar to those that are needed to lighten the load on the environment. We need social policies that convert economic growth into human development. Wider application of sustainable development concepts is part of the solution. In particular, there is a need to promote health as an essential asset of poor and vulnerable populations. It is their key to productivity and to surviving shocks; it is also the key to achieving broader development goals such as universal education. For these reasons it is in the interests of all sectors - economic, social and environmental - to play their particular roles in protecting and improving health.
El mundo está cambiando a un ritmo sin precedentes. Las actividades humanas están llevando al límite el entorno biológico y físico del planeta, y en algunos casos se ha sobrepasado la capacidad del ambiente para absorber los resultados de esas actividades. El cambio climático y la reducción de la biodiversidad son dos ejemplos de ello. Los ambientalistas resaltan lo novedoso de estos cambios, la rapidez con que están ocurriendo y el riesgo de futuras sorpresas (resultados cualitativamente distintos de los previstos). Las repercusiones en la salud de las poblaciones humanas dependen en parte del nivel de desarrollo social y económico. En este artículo examinamos los aspectos de los cambios sociales y económicos que probablemente tienen un efecto protector, contrastándolos con los cambios que probablemente tienden a aumentar la vulnerabilidad, entendiendo por tal la tendencia de una población a verse perjudicada por amenazas ambientales. Ejemplos de aspectos positivos del desarrollo social son la protección del medio ambiente (captaciones de agua, ordenación de zonas costeras) y los servicios de salud pública integrales. La prosperidad posibilita el desarrollo, pero por sí mismo el crecimiento económico no garantiza la salud humana. La distribución de la riqueza y los ingresos también es importante. Por ejemplo, las comparaciones internacionales efectuadas muestran que la mortalidad de lactantes en los países desarrollados está más estrechamente relacionada con el grado de desigualdad de los ingresos que con el promedio de los mismos. Nuestra conclusión es que la protección de la salud humana en un mundo en transformación requiere una respuesta doble: se deben tomar medidas para reducir al mínimo los cambios perjudiciales cuando sea posible, y además es necesario establecer planes con antelación a fin de asegurar que las poblaciones estén preparadas para afrontar los riesgos que puedan preverse. La mitigación (reducir o prevenir los cambios) y la adaptación (respuesta a los cambios) no son metas excluyentes; es más, las medidas destinadas a lograr que las poblaciones sean más flexibles ante los cambios son a menudo similares a las requeridas para reducir las presiones que sufre el medio. Por ejemplo, las plantaciones forestales y la ampliación de los sistemas de transporte público son dos respuestas doblemente provechosas ante la amenaza del cambio climático. En términos generales, necesitamos políticas sociales que conviertan el crecimiento económico en desarrollo humano. Cuando existen desigualdades marcadas, los desfavorecidos carecen a menudo de los recursos necesarios para participar en la corriente central de la sociedad, y eso se aplica tanto a los individuos como a los países. Dejando a un lado las posibles consideraciones morales, la exclusión hace que se pierdan recursos potenciales y causa inseguridad (las personas marginadas, por ejemplo, no están comprometidas en el mantenimiento del orden social). Parte de la solución consiste en promover una más amplia aplicación de las ideas que encierra la noción de desarrollo sostenible. Eso significa reconocer la importancia fundamental de fomentar y proteger las capacidades del ser humano. La buena salud es un activo indispensable, en particular para las poblaciones pobres y vulnerables, y hay que ver en ella tanto una causa como una consecuencia del desarrollo humano. La salud es un factor clave para asegurar la productividad y para sobrevivir a las crisis (pues reduce la vulnerabilidad), y es la clave asimismo para alcanzar metas de desarrollo más amplias, como la educación universal. Por esos motivos, la protección y mejora de la salud pública no puede por menos que beneficiar a todos los sectores: económico, social y ambiental.
Le monde évolue à un rythme sans précédent. Par ses activités, l’homme exploite au maximum l’environnement biologique et physique de la planète et, dans certains cas, la capacité de l’environnement à absorber la production humaine a été dépassée. Le changement climatique et la diminution de la biodiversité en sont deux exemples. Les spécialistes de l’environnement soulignent la nouveauté de ces changements, la rapidité avec laquelle ils se produisent et les possibilités de surprises à l’avenir (des résultats qui sont qualitativement différents de ceux qu’on peut escompter). Les effets sur la santé des populations dépendent en partie du niveau de développement social et économique. Dans cet article, nous examinons les aspects des modifications socio-économiques qui sont susceptibles d’avoir une action protectrice et nous les opposons aux changements qui risquent d’accroître la vulnérabilité. Dans ce contexte, la vulnérabilité est la tendance pour une population à subir des pertes par suite de menaces environnementales. Des exemples d’éléments positifs du développement social sont la protection de l’environnement (prises d’eau, gestion des zones côtières) et la mise en place de services de santé publique complets. La prospérité rend le développement possible, mais en soi, la croissance économique ne garantit pas la sécurité de la santé. La distribution de la richesse et des revenus joue aussi un rôle important. Par exemple, des comparaisons internationales montrent que la mortalité infantile dans les pays développés est liée plus étroitement au degré d’inégalité des revenus qu’au revenu moyen. Nous en concluons que la protection de la santé dans un monde en mutation exige une double réponse. Il faut prendre des mesures pour minimiser les changements néfastes partout où cela est possible, et aussi planifier pour faire en sorte que les populations soient prêtes à affronter les risques envisageables. Les buts d’atténuation (réduire ou prévenir les changements) et d’adaptation (réagir aux changements) ne s’excluent pas mutuellement ; en fait, les mesures à prendre pour permettre aux populations de mieux s’adapter aux changements sont souvent semblables à celles qui sont nécessaires pour alléger la charge qui pèse sur l’environnement. Par exemple, la plantation de forêts et l’extension du réseau de transports publics sont deux moyens tout aussi bénéfiques de faire face à la menace de changement climatique. En règle générale, nous avons besoin de politiques sociales qui transforment la croissance économique en développement humain. Lorsque les inégalités sont marquées, les défavorisés n’ont souvent pas les moyens de s’intégrer dans la société. Cela vaut aussi bien pour les individus que pour les pays. A part des considérations morales, l’exclusion entraîne une perte de ressources potentielles et l’insécurité (les individus marginalisés, par exemple, ne respectent pas l’ordre social). La solution consiste en partie à favoriser une plus large application des concepts du développement durable. Il s’agit de reconnaître l’importance fondamentale du renforcement et de la protection des capacités des êtres humains. Une bonne santé est un atout essentiel, en particulier pour les populations pauvres et vulnérables. Elle doit être considérée à la fois comme une cause et une conséquence du développement humain. La santé conditionne la productivité et permet de survivre aux chocs (c’est-à-dire de réduire la vulnérabilité), et elle est indispensable aussi pour réaliser des objectifs plus vastes de développement comme l’e´ ducation universelle. C’est pour ces raisons qu’il est de l’intérêt de tous les secteurs - économique, social et environnemental - de protéger et d’améliorer la santé publique.