We report the initial findings of a research programme on the fertility and reproductive health of both men and women in rural Gambia. The reproductive experiences of men and women in the population studied were very different. During the period 1993-97, the total fertility rates were 12.0 for men and 6.8 for women. For men fertility began later, reached higher levels and continued into older ages than for women. Through serial and polygynous marriages, men were able to extend their reproduction beyond what would be possible with one woman. Of the married men interviewed, 40% were married polygynously. Men’s fertility preferences indicated that they recognized their reproductive potentials to be greater than those of their individual wives. On average, married men desired 15.2 children for themselves and 7.3 for each wife. In this polygynous population the means available for attaining reproductive goals were different for the two sexes, depending on the separate lives and different interests of men and women.
El papel del hombre en la reproducción es un tema que ha despertado interés tras la Conferencia Internacional sobre la Población y el Desarrollo, celebrada en El Cairo en 1994, pero es escaso el trabajo realizado para detallar esa experiencia. Decidimos describir las características de la fecundidad femenina y masculina en una población rural de Gambia donde la práctica de la poliginia estaba extendida, prestando especial atención a las estrategias adoptadas por los hombres. Se obtuvieron conjuntos de datos comparables para 1315 hombres de edad > 18 años y 1621 mujeres de 15 a 54 años. Además se llevaron a cabo entrevistas cualitativas con una submuestra de hombres. Durante el periodo 1993-1997, las tasas totales de fecundidad de las mujeres y los hombres fueron de 6,8 y 12,0, respectivamente. La fecundidad de los hombres comenzaba más tarde, alcanzaba niveles más altos, y se prolongaba hasta edades más avanzadas que entre las mujeres. La muy alta fecundidad de los hombres se explicaba por sus matrimonios sucesivos o simultáneos. El 40% de los hombres que estaban casados en el momento de la entrevista eran polígamos. La tasa total de nupcialidad observada entre los hombres durante 1993-1997 muestra que el hombre medio contraía matrimonio tres veces a lo largo de su vida. Un 28% de los hombres se habían divorciado en algún momento. Entre los hombres a quienes se preguntó cuántos hijos más querían tener durante el resto de su vida, el 36% respondió que «los que Dios quiera». Aunque esta fue la respuesta única más frecuente, el 60% de los hombres dio una cifra concreta. Como promedio, los hombres casados querían tener en total 15,2 niños, y 7,3 con cada mujer. Se observó un notable contraste entre la vida reproductiva de los hombres y la de las mujeres. En los matrimonios que tienen lugar en el África occidental, los hombres y las mujeres asumen funciones asignadas a su sexo que influyen directamente en el comportamiento y la interacción social. Hombres y mujeres actúan en distintas esferas que sólo se solapan parcialmente. Los intereses de los hombres y las mujeres en lo que respecta a los hijos están conformados por las diferencias entre esas esferas. Eso representa un obstáculo para incluir a los hombres en las negociaciones y en los procesos de adopción de decisiones de índole reproductiva en las parejas, lo que constituye uno de los objetivos del programa post-Cairo. Las preferencias de los hombres en materia de fecundidad muestran que reconocen que su potencial reproductivo es mayor que el de sus mujeres. Las mujeres sufren aún grandes presiones para plegarse a los objetivos personales de su marido en lo tocante a la fecundidad. Los hombres pueden servirse del matrimonio para conseguir sus fines, pero las mujeres se ven limitadas por su biología. Desafortunadamente, ello puede ser causa de tensión en las relaciones entre los sexos. Existe una clara necesidad de estudios que incluyan tanto a hombres como a mujeres desde el comienzo. Es preciso disponer de una descripción detallada de la actividad reproductiva del hombre para poder comprender plenamente cómo se negocian entre los sexos la reproducción y los intereses reproductivos. Con miras a reducir la fecundidad y a mejorar la salud reproductiva en el África occidental y en otros lugares, es fundamental entender el interés personal por conseguir una alta fecundidad, así como los medios de que disponen los dos miembros de la pareja para satisfacer ese deseo.
Le rôle des hommes dans la procréation a retenu l’attention depuis la Conférence internationale sur la population et le développement tenue au Caire en 1994, mais peu de travaux ont été menés pour essayer de savoir ce que ces derniers en pensent vraiment. Nous avons entrepris de décrire ce que représente la fécondité pour les femmes et les hommes d’une population rurale de Gambie où la polygamie est très répandue, en portant une attention particulière aux stratégies adoptées par les hommes. On a construit des séries de données comparables pour 1315 hommes âgés de 18 ans et plus, et pour 1621 femmes âgées de 15 à 54 ans. Des entretiens en profondeur ont également été menés avec un sous-échantillon d’hommes. Entre 1993 et 1997, les taux de fécondité généraux pour les femmes et les hommes ont été respectivement de 6,8 et 12,0. Chez les hommes, la fécondité a débuté plus tard, a atteint des niveaux plus élevés et a duré plus longtemps que chez les femmes. La fécondité extrêmement élevée des hommes a été attribuée à des mariages multiples et simultanés. Au moment de l’entretien, 40% des hommes qui étaient mariés étaient polygames. Entre 1993 et 1997, le taux de nuptialité générale chez les hommes indiquait qu’en moyenne un homme se mariait trois fois dans sa vie. Par ailleurs, 28% des hommes avaient déjà divorcé. Parmi les hommes auxquels on a demandé combien d’enfants supplémentaires ils souhaiteraient avoir au cours de leur vie, 36% ont répondu qu’ils s’en « remettaient à Dieu ». S’il s’agit là de la réponse en soi la plus fréquente, 60% des hommes ont donné un chiffre exact. Les hommes mariés désiraient en moyenne 15,2 enfants au total et 7,3 enfants de chaque femme. Concernant la procréation, on a observé une opposition marquée entre hommes et femmes. Dans les mariages d’Afrique de l’Ouest, l’homme et la femme assument des rôles différents qui influent directement sur leur comportement et leurs relations sociales. L’homme et la femme opèrent dans des sphères distinctes qui ne se recoupent que de façon très limitée. L’intérêt porté aux enfants par l’homme et la femme est façonné par les différences qui existent entre ces deux sphères. Cela empêche les hommes de participer aux négociations et à la prise de décision en matière de procréation dans les couples, un des objectifs du programme d’action de l’après-Caire. Les préférences des hommes en matière de fécondité indiquent qu’ils estiment que leur potentiel génésique est supérieur à celui de chacune de leurs femmes. Les femmes quant à elles sont encore soumises à une forte pression pour atteindre les objectifs personnels de leur mari dans le domaine de la fécondité. Pour parvenir à leurs objectifs, les hommes peuvent se servir du mariage, mais les femmes, elles, sont limitées par leur biologie. Malheureusement, cela peut provoquer des tensions dans les rapports hommes-femmes. Il est manifeste qu’on a besoin d’études dans lesquelles hommes et femmes sont enrôlés dès le début. L’analyse détaillée de la procréation vue par les hommes est nécessaire pour pouvoir bien comprendre comment la procréation et les questions d’ordre génésique se négocient entre hommes et femmes. Si l’on veut réduire la fécondité et améliorer la santé génésique en Afrique de l’Ouest et ailleurs, il est indispensable de comprendre quel est l’intérêt personnel qui pousse à vouloir une fécondité élevée et quels sont les moyens dont disposent les deux partenaires pour y parvenir.