Malaria is one of the biggest health problems in sub-Saharan Africa. Large amounts of resources have been invested to control and treat it. Few studies have recognized that local explanations for the symptoms of malaria may lead to the attribution of different causes for the disease and thus to the seeking of different treatments. This article illustrates the local nosology of Bondei society in the north-eastern part of the United Republic of Tanzania and shows how sociocultural context affects health-seeking behaviour. It shows how in this context therapy is best viewed as a process in which beliefs and actions are continuously debated and evaluated throughout the course of treatment.
Aunque el paludismo y su tratamiento están bien definidos en la medicina occidental, la manera en que se perciben y su relación con otras enfermedades varían considerablemente en las sociedades tradicionales. Los bondei, pueblo que vive en el noreste de la República Unida de Tanzanía, consideran que para tratar el paludismo hay que recurrir a la medicina occidental, pero a veces los síntomas de la enfermedad no pueden distinguirse de los que presentan otras enfermedades que ellos atribuyen a la mala suerte o a espíritus malignos. Creen que la medicina occidental no puede nada contra estos últimos y recurren pues a los remedios tradicionales del lugar. Basándose en la información obtenida en entrevistas, observando a los participantes en acontecimientos locales y recurriendo a discusiones de grupo informales, los autores explican cómo el comportamiento encaminado a recobrar la salud entraña una deliberación constante sobre las causas y los síntomas, así como repetidos intentos por hallar remedios locales cuando la medicina occidental no da resultado, y viceversa. Este proceso, unido a la incertidumbre inherente a la insuficiencia de la dosis y a la resistencia a los medicamentos antipalúdicos, constituye un impedimento importante para la pronta utilización del tratamiento recomendado por la OMS en su estrategia mundial de lucha antipalúdica. Otro obstáculo es la estructura patriarcal de dicha sociedad, que confiere al marido y al padre el control exclusivo sobre el tratamiento buscado y los medios de costearlo. En tres estudios de casos se ilustran los problemas que pueden surgir. En el primero, se administra a un niño de cinco años un tratamiento parcialmente occidental, seguido de un remedio local y luego de otro exclusivamente occidental, tras lo cual el niño recobra la salud. En el segundo, dos bebés gemelos mueren de paludismo en parte por la indecisión a la hora de elegir entre diversos tratamientos posibles y en parte porque no hubo ningún varón que se responsabilizara de los niños. En el tercer estudio de casos, una mujer que sufría de fiebre y convulsiones no se pudo curar por los métodos occidentales, pero sí tras una costosa ceremonia de exorcismo. Los autores llegan pues a la conclusión de que la lucha contra el paludismo presupone una clara comprensión no sólo de la enfermedad y de la manera de curarla sino también de cómo la entienden las sociedades locales en relación con otros problemas y cómo actúan en consecuencia.
Si, pour la médecine occidentale, le paludisme et son traitement sont des entités bien définies, la façon dont cette affection et ses rapports avec d’autres maladies sont perçus est très différente dans les sociétés traditionnelles. Chez les Bondeis du nord-est de la République-Unie de Tanzanie, le paludisme est considéré comme une maladie pour laquelle on a besoin de la médecine occidentale, mais ses symptômes sont parfois impossibles à distinguer de ceux de maladies dont on pense qu’elles sont dues à la malchance ou aux mauvais esprits. La médecine occidentale est jugée sans effet sur ces dernières, pour lesquelles on recherchera un traitement traditionnel local. En se basant sur les informations recueillies au cours d’entretiens, sur l’observation d’événements survenus localement et sur des discussions de groupe informelles, les auteurs décrivent comment, chez les Bondeis, l’attitude face à la maladie s’accompagne d’un débat permanent sur les causes des symptômes observés et d’une série de tentatives visant à rechercher un traitement local si la médecine occidentale est sans effet, et vice versa. Ce processus, associé aux incertitudes engendrées par des posologies insuffisantes et une résistance aux antipaludiques, constitue un obstacle important au traitement rapide recommandé dans la stratégie mondiale OMS de lutte antipaludique. La structure patriarcale de cette société, qui donne au mari et au père la maîtrise exclusive du traitement recherché et des moyens de le payer, est un frein supplémentaire. Trois études de cas illustrent les problèmes qui peuvent se poser. Dans le premier, un enfant de cinq ans reçoit un traitement médical partiel, suivi d’un traitement local, suivi d’un traitement médical complet à la suite duquel il guérit. Dans le deuxième, des jumeaux bébés meurent du paludisme, d’une part parce qu’on a hésité sur le choix du traitement et, de l’autre, parce qu’il n’y avait pas d’homme pour assumer la responsabilité de ces enfants. Dans le troisième, la médecine occidentale ne parvient pas à guérir une femme atteinte de fièvre et de convulsions, mais, après une cérémonie d’exorcisme coûteuse, celle-ci guérit. Les auteurs en concluent que la lutte antipaludique demande non seulement qu’on comprenne bien la maladie et son traitement, mais aussi que l’on sache comment les sociétés traditionnelles la perçoivent par rapport à d’autres problèmes et comment elles réagissent.