ANTECEDENTES: A partir de las asociaciones establecidas con una infección que se manifiesta fundamentalmente en forma de eritema migrans, se ha señalado que las garrapatas Lone Star podrían actuar como vector del agente de la enfermedad de Lyme (Borrelia burgdorferi sensu lato) en los Estados Unidos. Sin embargo, en experimentos de laboratorio no se observó la transmisión de B. burgdorferi sensu stricto por dichas garrapatas. MÉTODOS: En este estudio, llevado a cabo entre 1994 y 1996, determinamos la seroprevalencia de B. burgdorferi (1,2%), Ehrlichia chaffeensis (7%), E. phagocytophila (0%), Rickettsia rickettsii (0%), R. typhi (0%), Coxiella burneti (0%), Francisella tularensis (0%), y Babesia microti (0%) mediante métodos serológicos para 325 residentes (97% de la población total) de la isla de Gibson, en la costa de Maryland (EE.UU.), donde el 15% de los residentes refirieron haber padecido la enfermedad de Lyme en los últimos 5 años. RESULTADOS: De los 167 individuos seronegativos a los que se sometió a un seguimiento prospectivo durante 235 años-persona, sólo 2 (0,85%) pasaron a ser seropositivos para B. burgdorferi. De las 1556 garrapatas enviadas por los residentes, el 95% resultaron ser del tipo Lone Star (Amblyomma americanum), y sólo 3% eran garrapatas del ciervo (Ixodes dammini), el principal vector de la enfermedad de Lyme en Norteamérica. B. burgdorferi s.s. infectaba al 20% de las garrapatas del ciervo inmaduras que necesitan huésped, y se detectó borreliae ("B. lonestari") en un 1%--2% de las garrapatas Lone Star. Se refirió la presencia de eritema migrans en un 65% de los casos de enfermedad de Lyme autonotificados, pero muchas de esas veces el exantema coincidía con la adhesión de la garrapata, lo que permite interpretarlo más como una reacción a la picadura que como manifestación de la verdadera enfermedad de Lyme. Los sueros de los individuos que declararon signos de la enfermedad de Lyme no mostraron por lo general reacción ni a B. burgdorferi ni a antígenos de otros agentes patógenos. CONCLUSIÓN: Los residentes de la isla de Gibson sobrestimaban el riesgo de enfermedad de Lyme debido a los frecuentes casos de infestación por una garrapata no vectorial de picadura agresiva y efectos irritantes. Además, existe un cuadro clínico de etiología no determinada parecido a la enfermedad de Lyme (conocido como enfermedad de Masters) que se asocia a las garrapatas Lone Star y que puede interferir en la vigilancia de la enfermedad. El enfoque epidemiológico y entomológico empleado en este estudio podría aplicarse de forma fructífera en todos aquellos casos en que se han descubierto nuevas zoonosis emergentes transmitidas por garrapatas.
BACKGROUND: Lone Star ticks (Amblyomma americanum) have been suggested as a vector of the agent of Lyme disease (Borrelia burgdorferi sensu lato) in the USA, based on associations with an infection manifesting mainly as erythema migrans. In laboratory experiments, however, they failed to transmit B. burgdorferi sensu stricto. METHODS: In this study, carried out from 1994 to 1996, we determined the seroprevalences of B.burgdorferi (1.2%), Ehrlichia chaffeensis (7%), E. phagocytophila (0%), Rickettsia rickettsii (0%), R. typhi (0%), Coxiella burneti (0%), Francisella tularensis (0%), and Babesia microti (0%) by standard serological methods for 325 residents (97% of the total population) of Gibson Island, coastal Maryland, USA, where 15% of the residents reported having had Lyme disease within a recent 5-year span. FINDINGS: Of the 167 seronegative individuals who were followed up prospectively for 235 person-years of observation, only 2 (0.85%) seroconverted for B. burgdorferi. Of 1556 ticks submitted from residents, 95% were identified as Lone Star ticks; only 3% were deer ticks (Ixodes dammini), the main American vector of Lyme disease. B. burgdorferi s.s. infected 20% of host-seeking immature deer ticks, and borreliae ("B. lonestari") were detected in 1--2% of Lone Star ticks. Erythema migrans was noted in 65% of self-reports of Lyme disease, but many such reports indicated that the rash was present while the tick was still attached, suggesting a reaction to the bite itself rather than true Lyme disease. Sera from individuals reporting Lyme disease generally failed to react to B. burgdorferi or any other pathogen antigens. CONCLUSION: The residents of Gibson Island had an exaggerated perception of the risk of Lyme disease because they were intensely infested with an aggressively human-biting and irritating nonvector tick. In addition, a Lyme disease mimic of undescribed etiology (named Masters' disease) seems to be associated with Lone Star ticks, and may confound Lyme disease surveillance. The epidemiological and entomological approach used in this study might fruitfully be applied wherever newly emergent tickborne zoonoses have been discovered.
INTRODUCTION: La tique étoilée américaine (Amblyomma americanum) a été incriminée en tant que vecteur de l'agent de la maladie de Lyme (Borrelia burgdorferi sensu lato) aux Etats-Unis d'Amérique, sur la base d'associations avec une infection se manifestant principalement par un érythème chronique migrateur. Cependant, les tiques de cette espèce se sont révélées incapables de transmettre B. burgdorferi sensu stricto lors d'expériences de laboratoire. MÉTHODES: Lors de la présente étude, réalisée de 1994 à 1996, nous avons déterminé la séroprévalence de B. burgdorferi (1,2 %), Ehrlichia chaffeensis (7 %), E. phagocytophila (0 %), Rickettsia rickettsii (0 %), R. typhi (0 %), Coxiella burneti (0 %), Francisella tularensis (0 %) et Babesia microti (0 %) par des méthodes sérologiques classiques chez 325 résidents (97 % de la population totale) de Gibson Island, sur la côte du Maryland (Etats-Unis d'Amérique), où 15 % des résidents avaient déclaré avoir été atteints de maladie de Lyme au cours d'une récente période de cinq ans. RÉSULTATS: Parmi les 167 résidents séronégatifs, qui ont fait l'objet d'un suivi prospectif sur 235 personnes- années d'observation, seuls 2 (0,85 %) ont présenté une séroconversion vis-à-vis de B. burgdorferi. Sur 1556 tiques apportées par les résidents, 95 % ont été identifiées comme tiques étoilées américaines (Amblyomma americanum) ; 3 % seulement étaient des tiques de l'espèce Ixodes dammini (tique du cerf), principal vecteur américain de la maladie de Lyme. B. burgdorferi s.s. était présente chez 20 % des jeunes tiques du cerf à la recherche d'un hôte, et d'autres Borrelia (" B. lonestari ") ont été détectées chez 1 à 2 % des tiques étoilées américaines. Un érythème chronique migrateur a été noté dans 65 % des cas chez les résidents ayant rapporté des épisodes de maladie de Lyme, mais un grand nombre de ces rapports mentionnaient la présence d'une éruption alors même que la tique étaient encore fixée à la peau, ce qui semble indiquer une réaction à la piqûre de tique plutôt qu'une maladie de Lyme proprement dite. En général, le sérum des personnes faisant état d'une maladie de Lyme ne réagissait ni avec B. burgdorferi ni avec des antigènes d'autres agents pathogènes. CONCLUSION: Les résidents de Gibson Island avaient une perception exagérée du risque de maladie de Lyme en raison d'une infestation massive de leur environnement par une tique piqueuse agressive et irritante, mais non vectrice. De plus, une affection simulant la maladie de Lyme, d'étiologie inconnue (appelée maladie de Masters) semble associée à la tique étoilée américaine et peut fausser les données de la surveillance. L'approche épidémiologique et entomologique adoptée dans cette étude pourrait être utilement mise en œuvre partout où l'on découvre l'émergence récente de zoonoses transmises par des tiques.