The contamination of groundwater by arsenic in Bangladesh is the largest poisoning of a population in history, with millions of people exposed. This paper describes the history of the discovery of arsenic in drinking-water in Bangladesh and recommends intervention strategies. Tube-wells were installed to provide ‘‘pure water’’ to prevent morbidity and mortality from gastrointestinal disease. The water from the millions of tube-wells that were installed was not tested for arsenic contamination. Studies in other countries where the population has had long-term exposure to arsenic in groundwater indicate that 1 in 10 people who drink water containing 500 µg of arsenic per litre may ultimately die from cancers caused by arsenic, including lung, bladder and skin cancers. The rapid allocation of funding and prompt expansion of current interventions to address this contamination should be facilitated. The fundamental intervention is the identification and provision of arsenic-free drinking water. Arsenic is rapidly excreted in urine, and for early or mild cases, no specific treatment is required. Community education and participation are essential to ensure that interventions are successful; these should be coupled with follow-up monitoring to confirm that exposure has ended. Taken together with the discovery of arsenic in groundwater in other countries, the experience in Bangladesh shows that groundwater sources throughout the world that are used for drinking-water should be tested for arsenic.
La contaminación del agua freática con arsénico en Bangladesh es, hasta la fecha, el mayor caso de envenenamiento de una población registrado en la historia: millones de personas han estado expuestas al arsénico. En este trabajo se describe el descubrimiento en Bangladesh de la contaminación del agua de bebida con arsénico y se recomiendan estrategias para la intervención. A principios de los años setenta se instalaron pozos entubados para abastecer de «agua pura» y prevenir la morbilidad y mortalidad debidas a las enfermedades gastrointestinales. No se analizó la posible contaminación con arsénico del agua de los millones de pozos entubados que se instalaron porque a la sazón no se tenía conciencia de ese problema. En un estudio realizado en 1998 por el British Geological Survey en 41 distritos se tomaron 2022 muestras de agua; se comprobó que en el 35% de ellas las concentraciones de arsénico superaban los 50 µg/l (valor máximo autorizado en Bangladesh) y en un 8,4% se superaban los 300 µg/l. Sobre la base de la densidad de población de 1998, el British Geological Survey estimó que el número de personas expuestas en Bangladesh a concentraciones de arsénico superiores a los 50 µg/l era de unos 21 millones. Esa cifra prácticamente se duplicaría si se adoptara la concentración máxima de 10 µg/l recomendada por la OMS. Los efectos en la salud de ingerir agua contaminada con arsénico se manifiestan lentamente. Por esa razón, es importante identificar la cifra de personas que en el futuro enfermarán como consecuencia de una exposición pasada y persistente al arsénico, además de la cifra de pacientes que ya han enfermado por esa causa. El periodo de latencia de las lesiones cutáneas provocadas por el arsénico (es decir, el tiempo transcurrido desde la primera exposición hasta la manifestación de la enfermedad), en particular de las queratosis, es por regla general de unos 10 años. El periodo de latencia de los cánceres de la piel e internos es de más de 20 años a partir del momento de la exposición. Los estudios realizados en otros países en los que la población ha estado expuesta largo tiempo a aguas freáticas contaminadas con arsénico indican que una de cada 10 personas que toman agua con 500 µg/l de arsénico pueden acabar muriendo de cánceres causados por el arsénico, en particular de cánceres de pulmón, vejiga y piel. Para responder a esta emergencia de salud pública habría que facilitar una rápida asignación de fondos y la expansión inmediata de las intervenciones actuales. Aunque la exposición al arsénico puede mitigarse de forma relativamente sencilla sin más que suministrar agua exenta de arsénico, la situación en Bangladesh se ve complicada por la debilidad de la economía y por su gran dependencia de la ayuda externa para resolver los problemas de salud pública. Las importantes dificultades que obstaculizan las comunicaciones y el transporte dentro de Bangladesh entorpecen también los programas comunitarios de intervención y educación. No obstante, a diferencia de enfermedades como el paludismo, el cólera o la tuberculosis, que requieren respuestas de salud pública más complejas, la respuesta a la contaminación de los pozos de agua entubados es muy simple: suministrar agua sin arsénico. El arsénico se elimina rápidamente por la orina y, en los casos precoces o leves, no se precisa tratamiento específico. La educación y la participación comunitarias son esenciales para asegurar que las intervenciones tengan éxito, y deben ir acompañadas de un seguimiento que confirme el final de la exposición. Se desconoce la magnitud exacta del problema, pero no por ello es menos necesaria una respuesta de emergencia. La envergadura se podrá determinar en el transcurso de la respuesta. La salud de la población está en riesgo: el socorro no puede esperar a que se realicen más estudios. El descubrimiento de que existen aguas freáticas contaminadas con arsénico en la Argentina, Chile, China, los Estados Unidos de América, la India, México, la República de China (Taiwán), Tailandia y, ahora, Bangladesh evidencia que se trata de un problema mundial. Habría que analizar la presencia de arsénico en todas las aguas subterráneas del mundo que se utilizan para el consumo.
La contamination des nappes phréatiques par de l’arsenic au Bangladesh est à ce jour la plus grande intoxication d’une population recensée au cours de l’histoire, des millions de personnes ayant été exposées à l’arsenic. Le présent article décrit la découverte au Bangladesh de cette contamination de l’eau de boisson par l’arsenic et recommande des stratégies d’intervention. Au début des années 70, on a installé des puits tubés afin de fournir de l’« eau pure » et de prévenir la morbidité et la mortalité dues aux maladies gastrointestinales. L’eau véhiculée par les millions de puits tubés qui ont été installés n’a pas été testée pour y rechercher une contamination par l’arsenic, car on n’était pas conscients à l’époque des problèmes de contamination. En 1998, une enquête réalisée par la British Geological Survey portant sur 41 districts a permis de recueillir 2022 échantillons d’eau - dont 35% se sont avérés posséder des concentrations d’arsenic supérieures à 50 µg/l (la concentration maximum autorisée au Bangladesh) et 8,4% des concentrations supérieures à 300 µg/l. Compte tenu de la densité de la population dans ce pays en 1998, la British Geological Survey a estimé que le nombre de personnes exposées à des concentrations d’arsenic supérieures à 50 µg/l était d’environ 21 millions. Il faudrait multiplier ce nombre à peu près par deux si l’on adoptait la concentration maximum recommandée par l’OMS, qui est de 10 µg/l. Les effets sur la santé de l’ingestion d’eau contaminée par l’arsenic se manifestent lentement. Pour cette raison, il est important de recenser le nombre de sujets qui présenteront des maladies à l’avenir du fait d’une exposition passée et présente à l’arsenic, en plus de ceux qui souffrent actuellement des maladies dues à l’arsenic. La période de latence pour les lésions cutanées provoquées par l’arsenic (c’est-à-dire le temps qui s’écoule entre la première exposition et la manifestation de la maladie), en particulier pour les kératoses, est habituellement de l’ordre de 10 ans. Le temps de latence pour les cancers cutanés et internes est de plus de 20 ans après la première exposition. Les études effectuées dans d’autres pays où la population a été exposée à long terme à de l’arsenic contenu dans les nappes phréatiques indiquent qu’une personne sur 10 qui boit de l’eau contenant 500 µg/l d’arsenic peut finalement décéder d’un des cancers provoqués par cette substance, notamment d’un cancer du poumon, de la vessie ou de la peau. L’allocation rapide de fonds et l’expansion accélérée des interventions actuelles devraient permettre de répondre à cette urgence de santé publique. Si l’on peut relativement simplement atténuer l’exposition à l’arsenic en fournissant de l’eau exempte d’arsenic, la situation au Bangladesh est plus complexe du fait de la faiblesse de l’économie et de la nécessité de compter essentiellement sur l’aide extérieure pour résoudre les problèmes de santé publique. Il existe également dans ce pays des difficultés importantes au niveau des communications et du transport qui constituent des obstacles pour les programmes d’intervention et d’éducation communautaires. Néanmoins, contrairement à des maladies comme le paludisme, le choléra et la tuberculose, qui exigent des réponses de santé publique plus complexes, la réponse à une contamination de l’eau des puits tubés est claire et nette - fournir de l’eau exempte d’arsenic. L’arsenic est rapidement excrété dans l’urine et, pour les cas précoces ou bénins, aucun traitement spécifique n’est nécessaire. L’éducation et la participation des communautés sont indispensables pour que les interventions soient couronnées de succès et doivent être associées à un suivi des opérations pour confirmer que l’exposition a cessé. Si l’on ignore quelle est l’étendue exacte du problème, cela n’annule en rien la nécessité d’une réponse urgente. L’étendue du problème pourra être déterminée pendant qu’on y apporte une réponse. La santé de la population est menacée - il n’est pas question d’attendre des enquêtes complémentaires. La découverte de nappes phréatiques contaminées par de l’arsenic en Argentine, au Chili, en Chine, aux Etats-Unis, en Inde, au Mexique, en Chine (province de Taïwan), en Thaïlande et, aujourd’hui, au Bangladesh illustre bien le fait qu’il s’agit là d’un problème mondial. Il convient donc de faire une recherche d’arsenic dans toutes les nappes phréatiques du monde utilisées pour l’eau de boisson.