Abtract Guillaume de Nogaret was keeper of the seal and master of Capetian politics at the beginning of the fourteenth century. Expert jurist and administrator, he was one of the very first servants of the royal State whose entire sovereignty, against the papacy in particular, he wanted to assert to the point of making it a true mystic. However, the man, who suffers from a dark legend, is little known. Recent investigations, largely unpublished, have focused on his practice of power, but no biography has been dedicated to him from the end of the nineteenth century. The article, of course, does not claim to fill such a gap. Yet, it illustrates the possibility of a biographical seizure, the interest which would be that of such a research, and, beyond the myth, by linking the action of Guillaume de Nogaret in the French South and to the Capetian court, it reveals the main lines of an existence entirely dedicated to royal service and carried, to the point of brutality, by the obsession with the interest of the realm erected, in deeds and in thought, into a mystic then completely new, opening the way to the absolutism.
Résumé Garde du sceau et maître de la politique capétienne au début du xive siècle, Guillaume de Nogaret, juriste et administrateur expert, fut l’un des tout premiers serviteurs de l’État royal dont, contre la papauté notamment, il a voulu affirmer l’entière souveraineté jusqu’à en faire une véritable mystique. Pourtant, l’homme, qui souffre d’une légende noire, est mal connu. De récentes recherches, largement inédites, se sont attachées à sa pratique du pouvoir, mais aucune biographie ne lui a été consacrée depuis la fin du xixe siècle. L’article, bien sûr, n’a pas la prétention de combler un tel manque. Il illustre cependant la possibilité d’une saisie biographique, l’intérêt qui serait sien, et, par-delà le mythe, en liant l’action de Guillaume de Nogaret dans le Midi français et à la cour capétienne, il révèle les lignes de force d’une existence tout entière dédiée au service royal et portée, jusqu’à la brutalité, par l’obsession de l’intérêt du royaume érigé, en actes et en pensée, en une mystique alors tout à fait inédite, ouvrant la voie à l’absolutisme.