Adoptée en 2016, la Charte africaine sur la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique (Charte de Lomé) a pour objectifs d'assurer la sécurité et la sûreté des espaces maritimes africains et des ressources naturelles ainsi que de garantir un développement social et économique fondé sur les milieux marins aussi bien des Etats que des peuples africains. Si la formulation de la Charte semble l'éloigner des réflexions liées aux droits humains, ceux-ci n'en constituent pas un aspect moins important dès lors que l'un des principes consiste à promouvoir la protection des droits humains fondamentaux et des libertés. Partant du postulat de l'universalité des droits de l'homme et de la nécessité d'une applicabilité indifférenciée entre la terre ferme et les océans, la Charte de Lomé ne pouvait pas faire abstraction de cette question dans ses dispositions. Aussi, la Charte internalise-t-elle plusieurs droits civils, économiques, politiques, sociaux et culturels. Quoi qu'il en soit, le respect des droits humains en mer par les Etats, individuellement ou collectivement, implique divers régimes juridiques, notamment les Etats du port, les Etats côtiers, les Etats du pavillon et ceux qui pourraient éventuellement patronner les activités mises en œuvre à la zone internationale des fonds marins. Toutefois, en raison de la juridiction rampante propre au droit de la mer ainsi que des difficultés politiques, économiques et sociales, ces différents droits sont atténués aussi bien dans leur portée que dans leur substance. In fine, la survie du droit de la mer passe par la protection des droits humains et vice versa. L'effectivité de la protection des droits humains en mer, à l'aune de la Charte de Lomé, dépendra de la capacité des Etats à assurer un ordre public maritime dans les espaces relevant de leur souveraineté ou de leur juridiction.
Adopted in 2016, the African Charter on Maritime Security, Safety and Development in Africa (Lomé Charter) aims to ensure the safety and security of African maritime spaces and natural resources, as well as to guarantee social and economic development based on marine environments for both African states and peoples. Although the wording of the Charter seems to distance it from considerations relating to human rights, the latter are no less important aspect since one of the principles is to promote the protection of fundamental human rights and freedoms. Starting from the premise of the universality of human rights and the need for undifferentiated applicability between land and oceans, the Lomé Charter could not ignore this issue in its provisions. The Charter therefore incorporates several civil, economic, political, social and cultural rights. Be that as it may, respect for human rights at sea by states, individually or collectively, involves various legal regimes, including port states, coastal states, flag states and those that could possibly sponsor activities implemented in the Area. However, due to the creeping jurisdiction of the law of the sea and to political, economic and social difficulties, the scope and substance of these rights are diminished. Ultimately, the survival of the law of the sea depends on the protection of human rights, and vice versa. The effectiveness of the protection of human rights at sea, in the light of the Lomé Charter, will depend on the ability of states to ensure maritime public order in the areas under their sovereignty or jurisdiction.